Hypnose : une porte vers le changement
- ermessent
- 25 avr. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 mai 2023
"Faire l'expérience de l'hypnose, c'est privilégier les sensations au raisonnement. Prendre le temps de la connexion, ressentir. La porte est celle de l'imagination, elle vient enrichir et amplifier les sensations perçues.
Nous sommes loin de l'hypnose qui endort...
Le symptôme n'est plus l'"ennemi à abattre". Il est préférable de le regarder comme un allié, un point d'appui, le lieu précis où poser le levier du changement. Le patient met en avant ses symptômes. Le thérapeute s'en saisit non pas pour les supprimer, mais pour trouver un chemin, une porte vers le changement. Le symptôme est une clé. L'implication sincère du thérapeute qui s'intéresse à son patient, va permettre d'isoler cette clé sur laquelle prendre appui.
Par un mode de perception accessible par l'hypnose, la personne se rend sensible à ce qui était perçu non consciemment. Cette perception élargie lui permet de se reconnecter à sa propre sensorialité sans le secours de la pensée.
Si l'essentiel de la souffrance ou de la douleur se situe dans le passé et dans l'anticipation de l'avenir, se placer dans le présent est un remède infaillible pour obtenir un soulagement. La sensation, lorsqu'elle est ressentie, oblige à stationner dans le moment présent. La focalisation interrompt la pensée. Les activations mentales sont désactivées. Pour stabiliser cette position ancrée dans le présent, il faut que le thérapeute ait trouvé lui-même cette position et qu'il s'y sente bien. La liberté que le thérapeute a trouvée inspire ceux qui s'en approchent. C'est une action contagieuse, l'impression que le chemin existe et qu'il est accessible. Pour que les patients puissent franchir ces portes, il faut que le thérapeute les ait déjà franchies lui-même.
À l'approche de la porte, les sensations apparaissent, sans jugement de valeur, sans jugement tout court. Et ce monde sensible est celui que le nouveau-né a quitté pour pouvoir comprendre le monde. L'adulte y retourne pour défier les choses et retrouver la liberté de les remodeler. Le façonnage opéré permet une adaptation à la réalité changeante.
C'est se sentir vivant. Cette perception qui se situe dans le présent se réfère au corps qui accueille les sensations. Quand la personne se coupe du cogito, elle apparaît pleinement. Elle crée la formule : "Je sens, donc je suis". La personne se laisse ressentir tout ce qui vient, à la manière d'un animal. Elle retrouve sa boussole biologique.
Voilà ce que propose l'hypnose : franchir des portes pour approcher le SENTIO, ERGO SUM*.
Le sentir permet une reprise du mouvement. Se mouvoir à nouveau dans son propre corps et à la place qui est la sienne, voilà ce qui est porteur de guérison".
* Sentio, ergo sum signifie "Je sens, donc je suis", là où le Cogito, ergo sum se traduit par le célèbre "Je pense, donc je suis".
Docteur Jean-Marc BENHAIEM "L'hypnose ou les portes de la guérison", éditions Odile Jacob

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